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Lazy At Work
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Arboretum

by Duu

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  • Record/Vinyl + Digital Album

    Vinyle en PVC transparent accompagné d'un livre de poche contenant plus de 50 pages de visuels et de textes.
    Le visuel est un exercice de photo-nature dans le lequel des personnages énigmatiques y font leur vie. Les images d'Arboretum mettent en focus l'expression unique de ces statuettes ainsi que la flore québécoise qui est elle aussi mise en valeur. Les sculptures sont de Maude Arès et les photographies sont de Marc-André Dupaul. Le livre contient également les paroles et une préface écrite par Duu.

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1.
Arboretum 06:44
Mes fruits tombent Je les mange tous On augmente ma dose Je me diminue Je me diminue Je me diminue On m’agrippe par le bois Je ne me débats pas Mes yeux fondent Je fossilise On scande mon nom Je le connais plus Je le connais plus Je le connais plus Je bois la rivière Et je suis malade Mes fruits tombent Je les mange tous Pour être le seul À m’empoisonner À m’empoisonner À m’empoisonner À m’empoisonner Je me diminue Je me diminue Je me diminue Je me diminue J’effraie tout le monde Avec le bruit Que mes branches font Quand elles grandissent
2.
Dans la pièce Avec mes éléphants On s’observe C’est un guet-apens L’oeuvre obscène Peinte au plafond Me raconte la fatigue De l’immobilité Et j’écoute attentivement Les murs me hurlent dessus Ce qu’ils ont vu du monde Ce qu’ils ont vu Les murs me hurlent dessus Ce qu’ils ont vu du monde Ce qu’ils ont vu Tant de résistance Pour si peu de volonté Pour si peu de volonté Pour si peu de volonté Pour si peu Chambre close Ma soif a quintuplé J’invente le confort Dans les toiles d’araignées Ma peau se déserte Tandis que moi je reste Dans l’atmosphère muette Sous laquelle on gèle Les murs me hurlent dessus Ce qu’ils ont vu du monde Ce qu’ils ont vu Les murs me hurlent dessus Ce qu’ils ont vu du monde Ce qu’ils ont vu Tant de résistance Pour si peu de volonté Pour si peu de volonté Pour si peu de volonté Pour si peu
3.
J’aimerais tant te revoir ailleurs qu’à la fête foraine Retrouver ton visage dénué de ses migraines On pourrait déjouer les saltimbanques en devenant invisibles S’enfuir dans ton étang, sanctuaire le plus paisible Si nos idées meurent avant qu’elles naissent Ça vaut tu la peine que le printemps se manifeste? J’aimerais que ton amant s’invente une vie avec des prêtres En bordure de l’église, on craquerait nos allumettes Enlaces mon firmament avant qu’on jette les lumières Vénérons le feu avant qu’il ne disparaisse Si nos idées meurent avant qu’elles naissent Ça vaut tu la peine que le printemps se manifeste? Si nos mondes se referment à l’idée de la souplesse Retrouvons-nous dans les pays d’ivresse
4.
Popham Beach 06:10
Tous les matins du monde Ma statue hivernale S’époumone en pensant Aux souvenirs de campagne Et c’est si sombre à travers ses yeux d’asphalte Et c’est si long avant que s’érode son émotion Toutes les soirées du monde Je retourne à la plage Et j’y enfonce mes genoux dans le sable Et je contemple ce joli mont en explosion Rose et bleu au fond du crépuscule Je ne savais même pas que c’était possible Est-ce la mer qui cède avec la lune? Rose et bleu au fond du crépuscule Je ne savais même pas que c’était possible Qu’est-ce que je connaissais avant ici? Devant la brunante Son spectre me raconte Que l’été recommence À toutes les années
5.
Organes 03:05
C’est la belle saison Y’a jamais fait si chaud J’entends tous mes organes Faire écho de leur rage Si tu les entends crier N’alerte personne Emballe-moi de rameaux Sans trop me cacher Sans trop m’époumoner C’est la dernière saison D’un cycle halluciné T’auras veillé sur nous Sans te déraciner
6.
Nodule noir 02:57
Nodule noir Que veux-tu Que sens-tu M’écoutes-tu Sur ta branche? Nodule noir T’épuises-tu À bruler Tranquillement Mes efforts? Nodule noir Devines-tu La paresse Et la peur Dans mon ventre? Nodule noir Pétrifié Dans mon sang Sur l’écorce Sur ma langue Nodule noir Les lésions De mon corps Ne sont pas Ta maison Nodule noir T’amuses-tu À hanter Mes poumons Et mon tronc? Nodule noir Je n’ai rien À offrir Mais tu prends Tout quand même Nodule noir Tu grandis Je rapetisse Et je prie Dans l’abysse Nodule noir Pétrifié Dans mon sang Sur l’écorce Sur ma langue Dans mon ventre Partout en moi
7.
Plomb 03:43
Mon ami, aide-moi À retenir la rivière de boue Qui déferlera sur notre village Mon amie, aide-moi À soutirer le plomb dans l’eau Pour le redonner aux empereurs minables Reste avec moi Si le magma monte Faut déménager Si le magma monte Faut déménager Ma soeur, je promets Que les chimères ne se rendront pas à la forêt Qui pousse autour de nous Mon frère, je promets Que le vacarme saura cesser Lorsque la lune sera notre seule lumière La nuit Tu peux pleurer Plus fort que les alarmes Je vais t’épauler Peux-tu faire la même chose? Si le magma monte Faut déménager Mon ami, aide-moi À retenir la rivière de boue Qui déferlera sur notre village Si le magma monte Faut déménager Mon amie, aide-moi À soutirer le plomb dans l’eau Pour le redonner aux empereurs minables Si le magma monte Faut déménager
8.
Pédalo 06:24
Sur une tôle de fer Une plante a poussé Gémissantes, toutes ses fleurs Sont prêtes à faner Un chien grand ouvert Devant la chaussée Qui pousse un dernier chuchotement En guise de bouée Des eaux sirupeuses Se rendent à mes pieds Je sens le souffre qui monte Loin dans mon gosier Où avons-nous rangé le pédalo? C’est notre seul moyen d’aller à l’autre bout Où avons-nous rangé le pédalo? C’est notre seul moyen de se rendre loin de nous En panne d’idées Les villes se taisent Elles ne peuvent pas dénoncer Ceux qui la vénèrent Les outardes foncent Vers la voie lactée C’est sûrement là que se trouve Les nouveaux étés Où avons-nous rangé le pédalo? C’est notre seul moyen d’aller à l’autre bout Où avons-nous rangé le pédalo? C’est notre seul moyen de se rendre Loin de nous
9.
Bouger finalement Respirer autrement Décoller mes yeux brûlants Devant l’espace que j’attends Embrasser toutes les pertes De mon cerveau inerte Mes mains ankylosées Se remettent à s’agiter Je reviens à la maison pour la soirée Balayer du regard Les accidents de l’histoire Émerger de la bouilloire Pour atterrir dans mon corps Il a plu, il a neigé Tant d’époques cette année Je suis lourd mais je flotte Dans ce bassin qui m’enveloppe Je reviens à la maison pour la soirée et plus encore
10.
Bouillon 05:46
S’entremêleront Nos visages coulants Sur les photos jaunies Cachées dans nos tiroirs On en rira un jour S’entremêleront Mes plus sombres envies Et la marée qui monte

credits

released October 21, 2022

Réalisation : Étienne Dupré et Jean-Bruno Pinard
Composition, écriture et arrangements : Étienne Dupré
Arrangements additionnels : Guillaume Guilbault, Eliott Durocher Bundock, Alex Guimond, Pete Pételle, Mandela Coupal Dalgleish, Alex Dodier, Olivier Bernatchez, Fany Fresard, Étienne Côté, Eugénie Jobin, Étienne Hamel, Jean-Bruno Pinard, Sylvain Deschamps, Lysandre Ménard (détails dans le livre)
Retouches aux textes : Lily Pinsonneault
Correction : Nicole Simard et Daniel Dupré

Enregistré aux Studios Greenroom, Studio Waterhouse, chez Françis, au Studio du Deuxième, chez nous et à la maison de Saint-Pie
Prise de son : Jean-Bruno Pinard, Étienne Hamel, Eugénie Jobin, Sylvain Deschamps et Étienne Dupré
Mixage : Jean-Bruno Pinard aux Studios Greenroom
Cues de fin de mix : Christophe Lamarche Ledoux
Matriçage : Françis Ledoux
Matriçage vinyle et acétate : Philip Gosselin (le Lab Mastering)
Pressage : Société des Loisirs

*Dû à la longueur de l’album, nous avons mis le volume du vinyle un peu plus bas que la moyenne des disques (+/- 4 db en moins) afin d’optimiser la qualité sonore

Sculptures et graphisme : Maude Arès
Photos : Marc-André Dupaul
Direction artistique : Étienne Dupré, Maude Arès et Marc-André Dupaul

Label : Martine Groulx chez Lazy at Work

Ce projet a été rendu possible grâce à l’appui du Conseil des Arts et Lettres du Québec (CALQ) et le Conseil des Arts du Canada (CAC)

Merci à ma famille (Daniel, Nicole, Émile et Jeanne) de toujours supporter et observer ce que je fais. Merci à Jean-Bruno Pinard pour être encore là, à utiliser tes oreilles aiguisées avec moi. Merci à Maude Arès et Marc-André Dupaul d’être embarqués au complet dans ce pas-si-simple projet de visuel qui a offert de nourrissantes aventures. Merci à Etienne Hamel et Guillaume Guilbault pour la belle bulle à Glen Sutton de laquelle je ne voulais pas sortir. Merci à Alex Guimond, Pete Pételle, Eliott Durocher Bundock, Eugénie Jobin, Olivier Bernatchez, Fany Fresard, Mandela Coupal Dalgleish, Sylvain Deschamps, Étienne Côté, Samuel Gougoux, Lysandre Ménard, Lily Pinsonneault, Francis Ledoux et Christophe Lamarche Ledoux d’avoir mis un peu de vous dans ma musique. Merci à Philippe Brach et Andra Florea de nous accueillir, Marc-André, Maude et moi pendant nos excursions. Merci à Martine de me suivre dans mes multiples projets. Merci à Jacques Ranger pour l’identification des plantes. Merci aussi à Aline Winant Alexandre Larin, Philip Gosselin, Daniel St-Pierre, Jean-Philippe Catellier, Alex Burger et tous mes autres ami.e.s. Vos présences forment le plus bel écosystème qui m’a été donné de voir.

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Préface du livre :

Je ne suis pas naturaliste, herboriste, botaniste, biologiste ou un expert quand on parle de flore québécoise ou de flore tout court. Mes connaissances dans la matière ne s’étendent vraiment pas aussi loin que ma fascination. Je n’ai pas non plus les pouces verts et une armée de plantes d’intérieur chez moi. Mon amour des végétaux se manifeste surtout dans ce qui se trouve autour de nous sans que l’action humaine soit concernée. En d’autres mots, ce qui pousse tout seul.

Enfant, je m’accroupissais dans les bordures du terrain de mes parents pour cueillir et manger de l’oxalyde tout en prenant soin de pas prendre le trèfle, beaucoup moins agréable en bouche. Les souvenirs les plus indélébiles de mon enfance sont sans doutes ceux passés en nature, l’esprit à mi-chemin entre la pure volonté de jouer avec tout et la fascination dense pour les arbres, les animaux, les plantes, les mollusques, les roches et tout le reste de l’insaisissable fresque. Ma passion pour ces micros-univers s’est estompée à l’adolescence et le début de la vie adulte, une longue et périlleuse période pendant laquelle la musique allait s’emparer de moi et construire la personne que je suis maintenant. Heureusement, cette construction est sans fin.

En 2018, quand j’ai commencé à créer cet album, mon but était de neutraliser un mal-être récurrent et brutal en le traduisant en musique. Cette force noire venait du rejet, de l’absence d’amour propre et des constantes remises en questions, bref rien d’anormal pour un humain à la fin de sa vingtaine. Je tentais de me ‘’guérir’’ en composant de la musique sombre, agressive et juvénile dans un état d’esprit instable et tourmenté.

Dans ce long processus, entre les hauts et les bas, j’ai entendu le cinéaste David Lynch dire : ‘’ La colère, la dépression et le chagrin sont de belles choses dans une histoire, mais ils sont du poison pour le cinéaste ou l'artiste. Ces sentiments sont un étau sur la créativité. Si vous êtes dans cette emprise, vous pouvez à peine sortir du lit et encore moins ressentir le flux de créativité et des idées. Vous devez avoir de la clarté d’esprit pour être disponible pour créer. Il faut être en mesure d’attraper les idées quand elles passent.’’ Ces phrases eurent un effet révélateur sur ma personne. J’ai attrapé ces mots dans une période où la vie reprenait son cours plus ou moins normal, les bas étaient de moins en moins creux et je recommençais à voir des sommets à l’horizon. J’ai alors tenté d’écrire et de composer en sortant de moi, regardant la douleur et l’anxiété partout autour au lieu de focusser sur celle que mon cerveau sécrète. Je me retrouvais alors plus épanoui, plus contemplatif et moins centré sur moi-même, ce qui traça un chemin moins rocailleux vers ces chansons qui finirent par être le tronc et les branches d’Arboretum.

Dans cette fructueuse période de création, mon regard se posa de plus en plus sur toutes les ‘’mauvaises herbes’’ que je croisais à Montréal. J’étais fasciné par elles et le sentiment de souvenir qu’elles me procuraient ; elles faisaient partie de nos décors quotidiens depuis toujours. J’ai alors commencé à apprendre leurs noms, une à une, pour finir par regarder plus haut pour les arbustes et encore plus haut pour les arbres. La grandeur et la résilience de ces êtres vivants me touchèrent au plus haut point. Je les trouvais plus forts que tout, et l’interminable apprentissage sur eux m’ouvra une porte immense vers quelque chose de nouveau, mais qui néanmoins avait toujours été là. Ces nouvelles explorations furent constamment accompagnées par les guides Fleurbec : des livres de poches publiés entre 1975 et 2005 par des chercheuses, chercheurs et botanistes québécois.es. Ces mines d’or d’informations et de photographies montrent la flore québécoise dans une vision de praticité afin que quiconque puisse l’identifier et la connaitre. Ces ouvrages me suivirent dans toutes les sorties hors de la ville, que ce soit pour observer la nature de près ou juste pour accompagner les longues routes entre les spectacles. Les Fleurbec finirent par s’intégrer à l’album, tellement je les trainais partout avec moi.

Alors, j’ai eu envie que les personnes qui allaient s’attarder à ma musique soient accompagné.es également.

Les images qui entourent Arboretum sont le fruit d’une collaboration entre l’artiste visuelle Maude Arès, le photographe Marc-André Dupaul et moi-même. Ensemble, nous avons élaboré un univers parallèle dans lequel les sculptures miniatures de Maude pouvaient vivre en symbiose avec des spécimens de la Flore Laurentienne. Dans une sortie en hiver et une au printemps dans les Cantons-de-l’Est, une autre dans les Laurentides toujours au printemps et une dernière à l’été dans le Bas-du-Fleuve, les photos que vous voyez ici furent prises avec cet esprit joueur et fasciné qui nous habitait durant ces enrichissantes explorations. Ces portraits d’accentuent les différentes émotions et nuances présentes dans la musique, tout en rajoutant un relief à la fois supplémentaire et complémentaire.

Maintenant, l’œuvre est là, disponible pour tout le monde. J’espère de tout cœur qu’il fera bon s’y perdre, tout comme il a été si thérapeutique de l’écrire, la jouer, la chanter, l’imaginer, la dessiner dans ma tête et la conceptualiser.

Je voudrais dédier cet album à Gisèle Lamoureux et à tous les autres membres, collaborateurs et collaboratrices du groupe Fleurbec. Leur travail passionné et colossal a laissé derrière lui un riche héritage accessible à tous et toutes, et qui continue de prouver sa pertinence. En plus des publications via Fleurbec (qui commença comme groupe bénévole pour finalement devenir un éditeur), Gisèle Lamoureux fut une activiste importante en ce qui concerne le patrimoine végétal québécois grâce à plusieurs campagnes de protection des espèces indigènes, la fondation d’une association ayant pour but la protection de la flore québécoise menacée, des démarches actives menant à l’adoption par l’Assemblée nationale de l’Iris versicolore comme emblème floral du Québec et j’en passe. Ayant dirigé la photographie, le graphisme et la recherche des ses ouvrages, je dois tout mon respect et mon admiration à cette importante dame.

Je dédie également Arboretum à ceux et celles qui valorisent leurs introspections et leurs quêtes identitaires tout en se respectant eux-mêmes, en respectant les autres et en respectant l’environnement.

Duu

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